Laurent, thuishulp voor ouderen in Court-saint-etienne

Je suis un homme de 25 ans en formation d'éducation spécialisée, et professeur amateur de piano. J'ai pu travailler en stage avec un public varié et j'aimerais que mon travail de fin d'étude porte sur l'accompagnement des seniors.
Ce choix d'étude s'est révélé après une rencontre que je n'oublierais jamais. Le hasard m'a conduit à rencontrer et à faire la connaissance d'une dame qui allait chercher son pain. Très vite, le contact s'est établi et elle m'a gentiment proposé de prendre le thé chez elle après mon service. Lorsque je suis arrivé devant chez elle, elle ne m'a d'abord pas reconnu, ne se souvenant plus de notre rencontre. Mais la mémoire lui est revenue et nous avons longuement conversé.
Sans famille ni presque aucun entourage, cette personne vivait avec son chat dans une grande maison manquant cruellement d'entretien, mais sa sénilité l'empêchait de s'en occuper comme elle l'aurait voulu. Elle a accepté ma proposition de l'aider.
Pendant les mois qui ont suivi, je lui ai régulièrement rendu visite. Au début, elle appréciait avant tout ma compagnie. On parlait de littérature, de poésie, de sa jeunesse passée en Afrique. Je lui jouais des airs sur le vieux piano ayant appartenu à son père, ces mêmes mélodies qu'il lui jouait lorsqu'elle était petite et s'amusait à suivre le jeu de ses pieds sur les pédales, accroupie sous le piano.
Sa mémoire semblait alors sans faille, explorant les souvenirs heureux de son enfance.
Je l'ai ensuite peu à peu accompagné dans l'entretien de sa maison et la gestion de son administration. C'était une tâche ardue mais chaque petite amélioration était une victoire et notre lien se renforçait de semaines en semaines. Jusqu'au jour où je n'ai plus eu de ces nouvelles...quelque temps avant sa disparition, elle avait été emmenée à l'hôpital pour une crise de démence et en était revenue, sa situation semblait s'être améliorée...et puis elle s'est volatilisée.
J'ai appelé désespérément tous les homes/hôpitaux de la région, leur réponse a été la même : le secret médical leur interdisait de me transmettre la moindre information. Je ne sais même pas si cette brave dame est en vie...c'était il y a cinq ans.
Un grand merci pour votre attention.
Laurent